Dans mon dernier texte j’ai
parlé du geste performatif et je me suis étonné que personne dans l’équipe du
PQ n’ait prévu l’effet que produira celui de PKP. Il faut dire que si la
société regorge de spécialistes de l’image, peu sont celles et ceux qui
comprennent ou même s’intéressent au geste.
L’image est un instantané (il
y a quelques décennies on appelait certaines formes de photographies «instantanés»)
qui fige un moment. Les faiseurs d’images contemporains tentent d’imprimer dans
la conscience de l’observateur une idée aussi précise que possible de l’objet
présenté.
À l’opposé, le geste s’inscrit
dans le temps et dans l’espace. Il reflète, représente ou signifie une action
qui a un commencement et une fin. Lorsqu’il est théâtral, il suscite le plaisir
du spectateur en lui permettant de le suivre et d’en être touché. Le
geste demande une participation du public là où l’image ne fait que vouloir procurer
un plaisir esthétique, impressionner ou
convaincre.
Cependant, en dehors du
théâtre, le geste, une fois accompli, a une vie quasi indépendante sur laquelle
le créateur a relativement peu d’emprise. Tel l’apprenti sorcier qui voulait
faire travailler le balai sans en connaître le mécanisme, celles et ceux qui
veulent emprunter au théâtre l’art du geste sans en maîtriser les bases,
courent souvent à la catastrophe.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire