lundi 10 février 2014

Dieudonné. Encore!



Le texte ci-dessous a été publié dans Le Droit le 13 juillet 2007, c’est-à-dire six ans avant que l’interdiction imposée par les autorités françaises ne fasse de Dieudonné une personnalité quasi internationale. Je l’écrirais encore dans sa forme actuelle car je continue à penser que, dans une démocratie, la censure est une arme à la fois dangereuse et inefficace.

Dangereuse par sa conception qui va à l’encontre de la liberté d’expression et ouvre la porte à tous les abus, inefficace par son incapacité, en cette occurrence, à empêcher des dizaines de milliers de personnes à répercuter les paroles et les gestes, comme l’ignoble « quenelle », du personnage censuré. 
Parallèlement, je revendique, aujourd'hui comme hier, le droit de manifester aussi bruyamment que possible contre de tels spectacles. Quant aux autorités françaises, elles semblent enfin prendre le bon chemin en s’attaquant au portefeuille plutôt louche de ce triste sire. Après tout, Al Capone n’a pu être condamné que pour évasion fiscale.

 31 juillet 2007


À l'opposé de la France, nos élus appuient Dieudonné


Dieudonné vient de présenter son spectacle Best of dans le cadre du «Grand Rire» de Gatineau, un festival soutenu par des entreprises privées, subventionné par deux paliers gouvernementaux, Québec et la Ville de Gatineau, auxquels s'ajoutent la Société Radio-Canada et la Société de transport de l'Outaouais.

 «Personnage largement médiatisé, en partie à cause des 23 procès qu'il a subis, entre autres, pour antisémitisme...», peut-on lire dans Le Droit (La crème brûlante de Dieudonné, 30 juin). C'est peu, bien peu. Dieudonné n'est pas le genre d'humoriste à se cacher derrière une blague juive par-ci par-là. Il dit vraiment ce qu'il pense, comme par exemple le 16 février 2005 à Alger lorsqu'il associait la manière de se remémorer la Shoah (Holocauste) à la «pornographie mémorielle». Il a aussi sa hiérarchie de valeurs. Ben Laden lui inspire le respect. C'est un point de vue que les familles de nos militaires et celles des victimes canadiennes du 11 septembre 2001 apprécieront !

 Dieudonné est aussi un personnage politique. Il aurait voulu se présenter aux élections présidentielles françaises. Faute de recueillir les signatures nécessaires, il a offert son soutien à José Bovet qui l'a refusé. Alors, mouvement naturel, il est allé s'offrir au Front national de Jean-Marie Le Pen, qui l'a accueilli les bras ouverts à la fête du parti xénophobe d'extrême droite. Mieux, il a envoyé une forte délégation de son parti au Zénith de Paris pour applaudir Dieudonné. On est entre gens du monde, du même monde !

 Celles et ceux qui veulent en savoir plus sur Dieudonné n'ont qu'à naviguer un petit quart d'heure sur la Toile. Ils en auront assez pour leur peine, même avec un estomac solide.

 Alors, faut-il interdire Dieudonné ? Certainement pas ! Pas de censure ! Les lois sur la liberté d'expression existent pour protéger les opinions minoritaires, impopulaires, choquantes, voire scandaleuses. Quant à moi, Dieudonné peut jouer et parler où bon lui semble et je souhaite à ses spectateurs une bonne soirée en sa compagnie.

 En revanche, le corollaire de la liberté d'expression est la liberté de réaction. On peut rejeter ou soutenir, s'opposer ou s'écraser. Je suis donc quelque peu surpris que des entreprises privées ne se renseignent pas d'avantage avant de s'associer à tel ou tel événement dit culturel. Leurs noms se trouvent au site du Grand Rire. Actionnaires et clients apprécieront.

 La Société Radio-Canada est indépendante et dépense son milliard annuel de subvention à sa guise. Lorsqu'il s'agissait de fermer une radio privée concurrente de Québec, les animateurs et journalistes de la société d'État ne parlaient que de «radio poubelle». Aujourd'hui Radio-Canada soutient Dieudonné, ne serait-ce qu'indirectement. Ça doit être une question de perspective. Auditeurs et contribuables apprécieront.

 Pendant que des maires de France font des pieds et des mains pour empêcher cet «humoriste» de salir les scènes de leurs cités, nos gouvernants provinciaux et municipaux, non contents de l'accueillir, le subventionnent. L'électeur, que je suis, appréciera !



Au cours des derniers mois, des centaines de textes ont été publiés sur ce sujet véhiculant des opinions très diverses. Bernard-Henri Lévy, entre autres, est d’un avis fort différent du mien (qu’il ignore sans doute J). Voici le lien pour son article :

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/bernard-henri-levy/pour-en-finir-provisoirement-avec-l-affaire-dieudonne-16-01-2014-1780757_69.php












                 








__________________________________________________________


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire